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22 oct. 2010

Pédro, 31 ans, maraîcher

Source : Imagine ton futur

 C’est en quittant la ville pour la campagne, que Pedro découvre l’agriculture. Il se forme au métier puis s’installe. Ce maraîcher bio fournit en légumes une cinquantaine de personnes, par le biais des AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne).


Quel est votre parcours ?
J’ai réalisé un DUT animation sociale et socio-culturelle : c’était la voie qui me correspondait le mieux. Une fois diplômé, avec ma femme, nous sommes partis vivre deux ans à la Réunion. Nous vivions quasiment d’amour et d’eau fraîche : je pêchais, m’essayais à la culture de légumes... Là-bas, j’ai eu une première approche avec la Terre. De retour en métropole, j’ai travaillé une année dans un centre d’animation sociale. Les contrats de travail étaient précaires. À ce moment-là, j’ai eu mon premier enfant, nous avons quitté la ville pour s’installer à la campagne, au Pays Basque. Mon voisin était maraîcher, il m’a initié au métier et cela m’a tout de suite plu !
Pourquoi avoir choisi ce métier ?
Le contact avec la terre m’a séduit, j’ai tout de suite pensé m’installer à mon compte. Pour y arriver, j’ai réalisé une première formation de 6 mois spécialisée en agriculture biologique puis j’ai suivi une seconde formation de 9 mois afin de décrocher le Brevet professionnel option Responsable d’exploitation agricole (BP REA), diplôme indispensable pour s’installer en tant que jeune agriculteur.
Quel est votre quotidien ?
Aujourd’hui, je produis des légumes biologiques sur 2,5 hectares. Mon quotidien est varié. Agriculteur est un métier très complet : je sème, je travaille la terre, je ramasse la récolte, mais aussi je répare les outils cassés, je réalise ma comptabilité et je gère mes stocks... Je fournis les 40 personnes de l’AMAP de Biarritz et je viens de prendre en charge l’AMAP à côté de chez moi. Il faut donc produire assez pour fournir toutes ces personnes. Je n’ai pas le droit à l’erreur. Quand il y a des surplus, j’effectue des livraisons à domicile.
Qu’est-ce qu’une AMAP ?
C’est une association pour le maintien d’une agriculture paysanne. Des consommateurs se réunissent afin de mettre en place un partenariat de proximité entre un groupe de consommateurs et un agriculteur biologique. Je fournis chaque semaine aux personnes adhérentes aux AMAP pour lesquelles je travaille, un panier de légumes de 10 ou 15 euros.
Pourquoi y adhérer ?
Cette nouvelle forme de commerce est en adéquation avec mes valeurs. Et j’aime l’idée de participer à une initiative de « consom’acteurs ». Je distribue leur panier en mains propres : cela crée du lien. Nourrir ces personnes, c’est valorisant. Et puis, avec ce système, les clients me payent à l’avance : c’est sécurisant. Mais, fournir cette AMAP me contraint à avoir une production diversifiée et quantitative. Il faut anticiper au maximum et ce n’est pas évident. D’autant plus que l’agriculture biologique souffre davantage du climat qu’une « agriculture classique ».
Etes-vous sensible à l’environnement ?
Évidemment ! Pour moi faire de l’agriculture biologique est un acte militant. Quand je pourrais vivre de mon exploitation, je compte faire fonctionner mes pompes à eau à l’énergie solaire. J’aimerais aussi y installer une yourte dans laquelle j’habiterais la semaine. En effet, ma maison n’est pas à proximité : ce n’est pas évident à gérer.
Quel conseil donneriez-vous à des jeunes ?
Quand on a un projet professionnel en tête, il faut se confronter au monde du travail afin de vérifier ses choix. C’est important et trop peu de jeunes prennent cette initiative, ce qui conduit à des erreurs de parcours.

Propos recueillis par Diane Dussud

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